LES LIVRES
Peut-être que
Un homme qui mène une vie bien rangée, raconte l’histoire d’un ami installé en Italie, qu’il a connu une vingtaine d’années auparavant. L’ami vit, contrairement au narrateur, une vie bien tourmentée par les femmes et ses enfants. Il se perdra dans des labyrinthes, sans jamais réellement en trouver les sorties. L’histoire d’une obsession qui fera courir le protagoniste aux quatre coins du monde. L’écrivain, le narrateur ainsi que le lecteur, le poursuivront dans sa quête.
Une narration polyphonique : Le narrateur qui voit le protagoniste rarement à cause de la distance physique qui les séparent. Le protagoniste, avare de mots sur sa propre vie et sur ses pensées. Tout cela mêlé aux commentaires, aux observations, ainsi qu’aux sous-entendus qui viennent des autres, tissent ce roman.
Le narrateur interpelle directement le lecteur jusqu’à le remettre en question sur l’existence du protagoniste.
Un roman tourmenté qui met en doute notre sens de la réalité, de la narration et de la fiction tout en liant et défaisant ces trois aspects.
Alakarga, İstanbul, 2020
Un visage connu
Un homme avec un visage connu. Avec ses traits, il est connu par tout le monde, mais personne n’arrive a mettre un nom sur ce visage. Une figure autoritaire sans doute qui fait craindre ceux qui lui approchent. Une image collective gravée dans les mémoires sans être reconnue pourtant. En fait, cette personne est un acteur vieissant qui joue de tout petits rôles: un truand, un grand-pèrer, un tueur, un magnat d’industrie etc. Ses scènes étant si courtes et son nom n’apparaissant qu’au générique de la fin, il garde son anonymat. Sa vie ne corréspond pas du tout à celle qu’il joue à l’écran. Il va prendre le bus pour rentrer, il vit sur un salaire syndical, sa vie est au bord du gouffre. Münir Göle met en scène un dilemme interessant avec beaucoup de malentendus, des faux-semblants, reflets, mystères. Un roman à plusieurs niveaux.
Alakarga, Istanbul, 2018
Un livre d’essais dans lequel Münir Göle prend sous sa loupe le mécanisme de la rumeur. Il expand le sujet du simple potin à la légende urbaine L’origine de la rumeur, son status social, sa crédibilité, sa continuité, sa fin, sa relation avec la mémoire, l’ère d’internet et bien plus sont assemblés en une synthèse pointue dans ce petit livre. Ce n’est certainement pas un livre de potins, mais un large essai afin de comprendre ce phénomène que nous sommes tous impliqués d’une manière ou une autre.
Alakarga, Istanbul, 2016
Le protagoniste de ce livre de nouvelles est le suicide dont l’auteur n’utilise jamais le mot. Un tour d’horizon en plus de cent nouvelles très courtes, ironiques, légères. D’un point de vue, c’est un péché qu’on ne peut absoudre, d’un autre point de vue l’expression ultime de la liberté, le sujet occupe les esprits depuis les temps les plus lointains. Non seulement il y a des centaines de raisons pour commettre l’acte, il y a aussi des centaines de formes alors que tous ne sont pas nécessairement dramatiques ni faciles.
Can, Istanbul, 2015
Situations futiles
Un livre d’essais en deux parties. Une première qui suit une histoire d’amour, du premier regard à la séparation, en apparence au travers de notions et sujets aussi divers que l’évolution sexuelle, le miroir, le gaucher, la mémoire, l’angoisse, la mode, l’astrologie, les sorciers, la mélancolie, etc. La deuxième partie, ensuite, qui s’organise en une structure plus relâchée sans poser de lien entre les sujets traités, qui dessine l’auto-portrait de l’auteur à la poursuite de l’essence immuable de l’existence.
YKY, Istanbul 2012
La Déchirure
Trois romans sur la déchirure, une trilogie de deuil : la sortie, la séparation, le détachement. Dans l’ombre de la même femme, trois hommes racontent chacun leur propre histoire. Leurs récits, tout en les éloignant les uns des autres, vont se rejoindre quelque part. Eloignement dans le temps aussi. Le présent, le passé et le futur renferment une violence. Un livre sombre. Un livre qui provoque.
YKY, Istanbul 2010
L’État des Routes
Un livre sur les voyages, les visites, les pays, des plus proches aux plus lointains ? Pas exactement. Un livre sur l’impossibilité de voyager en fait, même sur la route. Un regard sur l’intime du voyageur plutôt que les sentiers battus du touriste. Un voyage dans le temps, l’histoire, la narration. Un voyage sur le voyage, un voyage dans le voyage.
YKY, Istanbul 2010, Of Kitaplar 2024
Les Sussurements
Un homme peste sur les femmes en traduisant un récit constitué de femmes d’Apulée, sans réussir à maintenir le fil conducteur de son écriture. Un autre homme, railleur, lit le travail du premier par-dessus son épaule en le provoquant gentiment. Des histoires entre les femmes vues par les hommes. Une interrogation sur les clichés, ce besoin incompréhensible de ressembler à tout prix à tout le monde. Un livre sur la réécriture de l’histoire, de l’autobiographie en s’appuyant sur les événements présents, une relecture d’un passé qui change, qui se remodèle sans cesse.
Can, Istanbul 2007
L’Impossibilité de Fuir
Un voyage dans les îles Açores. Un voyage dans la solitude, vers la solitude. Les histoires, certaines réelles, d’autres fictives se mêlent, s’emmêlent. Le voyageur traverse les paysages en essayant de tenir un journal. Le voyage et le journal le dépassent. En funambule, il essaie de trouver l’impossible équilibre entre s’enfuir et se refugier, entre se raccrocher et se détacher. Un ouvrage sur la difficulté d’appartenir
Can, Istanbul 2005
52 Textes acides
En 52 petits essais, un tour d’horizon dans l’histoire, dans la pensée, dans la vie. Une reformulation, une redéfinition des concepts. Un défi lancé aux idées reçues, aux valeurs convenues, aux vérités absolues. Un bol d’air de liberté, mais tout de même avec une moue sur le coin de la bouche.
Sel, Istanbul 2002 Alakarga, Istanbul, 2018
L’Enveloppe jaune
Un jeune homme voulant devenir artiste. Une jeune femme sans identité repliée dans son appartenance à un homme. Une rencontre qui semble d’abord banale. Un croisement, puis un échange de destins inattendus. Un roman tissé de silences, de non-dits. Un début qui ne commence pas, une fin qui n’en est pas une.
Sel, Istanbul 2001
Une Ombre lointaine
Un homme qui vient d’Istanbul, jamais nommée dans le livre, arrive dans la ville d’Anna, seule manière de nommer Prague. Tous les ingrédients sont réunis pour une belle histoire d’amour. Mais la rencontre entre Anna et son ancien amant va éveiller le monstre de la jalousie chez son petit-ami. Il partira, au sens propre et au figuré, à la recherche du passé d’Anna et de celui de sa ville d’adoption. Son guide sera Rodolphe II, le roi mélancolique, alchimiste, fou. Une torture pour se chercher, peut-être pour se retrouver. Une quête cauchemardesque sur la mémoire et les perceptions.
Afa, Istanbul 2000 (Can, Istanbul 2008)
Le Livre des Reflets
Sept nouvelles. Un homme entre deux femmes, une femme entre deux hommes, un homme perdu dans son présent, une femme qui efface son passé, un couple enfermé dans la plaie du quotidien. La mémoire, le temps, l’illusion, la liberté. Des histoires qui tendent un miroir au lecteur. Un affrontement.
YKY, Istanbul 2010 (Afa, Istanbul 1997)
AUTRES
Rencontre
“Nocturne” – Münir Göle
Editions de l’Aire, Vevey 2009
Les Rues d’Istanbul
“Ehram Yokuşu” – Münir Göle
YKY, İstanbul 2008
Lettres souterraines
“de Münir Göle à Antonio Tabucchi”
YKY, Istanbul, 2013
Sisyphe
Cem Sağbil / Münir Göle
2014
Déverser
Cem Sağbil / Münir Göle
2015
Traductions de Borges, Onetti, Tabucchi, Fowles et d’autres.
Plus de100 articles, essais et écrits dans les journaux et revues spécialisés